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Catégorie : Économie associative - associante
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L'ère industrielle a véritablement décollé après la révolution française c'est-à-dire il y a, à peu près, 200 ans (c'est hier à l'échelle de l'humanité). Assez rapidement, dans l'économie, l'industrie a remplacé l'agriculture qui était pourtant le fondement de ce système. De nos jours c'est l'industrie qui règne en maître sur notre planète, et c'est elle qui dicte ses lois (elle-même, d'ailleurs, remplacée par la finance).

Progressivement, elle a imposé ses visions dans un domaine qui lui est pourtant totalement étranger: l'agriculture. En effet, si l'industrie exploite et met en valeur les produits du sous-sol (matière inanimée), l'agriculture, elle, s'intéresse aux productions du sol (matière animée, vivante). Les lois ne sont pas du tout les mêmes (on passe du binaire au ternaire).

Depuis une centaine d'année, des individus, au début isolé, maintenant regroupés, ont réagi par rapport à cette intrusion. Ces individus reconnaissent, consciemment ou inconsciemment, dans notre alimentation, la partie "matière animée" où tous les autres voient seulement de la "matière".

D'ou l'existence de deux mondes, pour l'instant sans véritable passerelle.

Avec "Paysans des Baronnies" et seulement en ce qui concerne notre alimentation, j'ai voulu créer une petite passerelle entre ces deux mondes: celui de l'industrie qui entend imposer ses règles pour la production d'aliments et celui des paysans qui savent encore grâce à leur sagesse et leur savoir-faire que remplir ne veut pas dire nourrir.

Pour moi, cette passerelle ne peut exister qu'avec la distribution, elle devra être la nouvelle distribution, c'est la seule disposition qui réponde complètement aux exigences de l'économie sociale car elle passe par une prise de conscience de tous les hommes de la chaîne alimentaire quant à leur responsabilité morale de proposer à la vente une alimentation qui n'apporte plus les forces nous permettant de poursuivre sereinement nos différentes activités et allant même jusqu'à être à l'origine de graves pathologies.

Ce qui manque cruellement, de nos jours, ce sont les informations justes et sincères quant à la réelle qualité de notre nourriture afin que nous puissions choisir consciemment. Quand on nous parle de qualité il s'agit en fait de quantité puisque les seuls instruments dont nous disposions actuellement, pour nous en assurer, ne nous donnent que des mesures quantitatives.

Sans ces informations, nous nageons dans la confusion (on passe des oméga 3, aux organismes génétiquement modifiés, puis à la fièvre catarrhale). Le producteur qui subit toutes sortes de pressions, sauf celles de consommateurs éclairés, n'est pas enclin à modifier ses pratiques. La biodiversité est bien à l'ordre du jour, mais les signes de qualité continuent d'être attribués aux productions spécialisées.

Des mots comme arboriculture, maraichage, apiculture, etc.. doivent être "remplacé" par verger, jardin, rucher, etc... La concentration, en rompant cette recherche d'équilibre, engendre la maladie et rapproche de la mort (La matière inanimée ne nourrit pas).

Ces deux mondes doivent arrêter de s'opposer. Ils doivent au contraire se rendre compte de leur complémentarité et respecter leurs spécificités afin de présenter à la consommation des produits honnêtes.

Ce rapprochement ne peut exister que par la volonté d'hommes et femmes conscients de la situation dramatique actuelle. L'agriculture paysanne doit être le fondement de cette nouvelle économie sociale, vivante.

Producteurs, distributeurs et consommateurs ont déjà commencé ce rapprochement dans le terroir des Baronnies.

 


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