Mormoiron • Du 29 octobre au 1er novembre 2016
Séminaire à Mormoiron du 29 octobre au 1er novembre 2016
Animé par Michel Laloux (économie)
et Kristiina Vesmes-Laloux (récréations rythmiques).
Lien : www.democratieevolutive.fr
Programme et aspects pratiques :
Renseignements et inscription:
En France, le fiasco de la loi travail l’a montré une fois de plus : les questions d’emploi, de rémunération, de retraite et de chômage ne peuvent être réglées à partir des approches conventionnelles, qu’elles soient néo-libérales ou sociales-démocrates, lesquelles enferment de plus en plus la société dans un carcan économique.
Il est indispensable de « penser en dehors de la boîte » et d’introduire de nouveaux paradigmes dans notre approche. Il ne sera possible de le faire que lorsque nous prendrons en compte ce qui est illustré par les deux schémas ci-dessus. La pensée dominante, qu’elle soit portée par un gouvernement de droite ou de gauche, considère l’économie à partir de la seule économie marchande. Les législations, notamment celles sur le travail, sont calquées sur le mode de fonctionnement de cette partie de l’économie. De même, les plans de restructuration des pays en difficultés suivent cette logique. Il n’est que de regarder comment agissent les envoyés du Fond Monétaire International, lorsqu’ils viennent « au chevet » d’un pays. Ils proposent invariablement des mesures visant à réduire les budgets de l’économie non-marchande (éducation, santé, culture, etc.). Or c’est exactement le contraire qu’il faudrait faire.
Le néo-libéralisme croit avoir une solution à ce problème : il voudrait attirer toute l’économie non-marchande dans la sphère de l’économie marchande (Schéma 1). Les projets tels que le TAFTA sont l’illustration de cette stratégie qui conduirait, par exemple, à la marchandisation de l’éducation et de la culture. Les défenseurs de cette conception pensent qu’ainsi l’État n’aurait plus à s’occuper de ces domaines. L’économie marchande s’en chargerait.
À l’opposé, les sociaux-démocrates s’imaginent pouvoir conserver un État social au sein d’une économie de marché. Ils prétendent être les garants de l’économie non-marchande, sans se rendre compte que, pour y parvenir, il leur faudrait développer une toute autre conception de l’économie et de l’État.
Aucune de ces deux voies n’a réussi à résoudre cette problématique et elles ne pourront jamais y parvenir, car il leur manque certains éléments clés qui conduiraient à placer l’économie non-marchande dans une relation d’équilibre avec la sphère marchande, comme l’illustre le schéma 2 de la balance.
Lors du séminaire LE TRAVAIL N’EST PAS UNE MARCHANDISE, Michel Laloux développera cette approche qu’il appelle l’Économie à Valeurs Ajoutées Humaines et qui conduit à reconsidérer le capital, le travail et la rémunération dans une optique nouvelle.
Lire le détail ci-dessous.
Pour que nos journées soient équilibrées et que nous ne soyons pas seulement dans la réflexion, nos séances seront entrecoupées de récréations rythmiques et ludiques, animées par Kristiina Vesmes-Laloux. La nature et les promenades nous apporteront aussi des moments de détentes appréciés.
LE TRAVAIL N'EST PAS UNE MARCHANDISE
Comment ...
> transformer notre approche du travail ?
> séparer le travail du salaire ?
> attribuer une rémunération à une production de valeurs économiques ?
> résoudre la question du chômage ?
> situer le revenu de base dans une vision globale de l’économie ?
> financer les retraites ?
Avec la révolution industrielle, le travail est devenu une marchandise, comme le montre bien l'expression "Marché du travail". A celui qui cherche un emploi on donnera des conseils pour qu'il apprenne à bien se vendre. En économie politique on dira que les salaires sont déterminés, en grande partie, par la loi de l'offre et la demande, même à l'occasion de rapports de forces entre patronat et syndicats.
La première partie de ce séminaire montrera les conséquences, néfastes pour l'économie, d'une telle approche. Il apparaîtra que le travail, tout comme le capital, la monnaie et le foncier, n'est pas une valeur économique et qu'il ne relève pas de ce domaine. Nous chercherons à circonscrire le domaine propre du travail, ce qui nous fournira les bases pour élaborer des outils concrets concernant la transformation du contrat de travail en un double contrat, l'un pour la collaboration, l'autre pour la rémunération. Séparer travail et salaire est une première étape pour faire sortir le travail de la sphère de l'économie.
Nous irons ensuite explorer de nouvelles pistes concernant les variations de la conjoncture qui peuvent mettre les entreprises en difficultés. Comment traverser une mauvaise passe? Nous découvrirons alors un nouvel outil: l'assurance d'exploitation.
Ceci nous conduira au problème grave, mais mal posé, que représente le chômage. Nous verrons que ce n'est pas le travail qui manque, mais la rémunération. La cause réside dans une approche insuffisante de la monnaie, en particulier dans le fait que nos sociétés n'ont pas encore su faire la distinction entre monnaie de consommation, monnaie de financement et une troisième monnaie liée à la contribution et dont l'impôt n'est qu'une caricature. Une monnaie de contribution, telle que nous l'aborderons, permettrait de financer l'économie non-marchande et résorberait tout chômage. Comprendre les trois circulations de la monnaie nous amènera à développer de nouvelles perspectives sur le financement des retraites. Par contraste, les décisions des gouvernants d'augmenter le temps de cotisation et de reculer l'âge de départ en retraite apparaîtront comme relevant de la pensée unique.
Enfin nous regarderons comment situer le revenu de base dans une perspective plus large d’une Économie à Valeurs Ajoutées Humaines. Il apparaîtra alors qu’il y a peut-être mieux à faire pour répondre aux besoins qui s’expriment derrière ce besoin.
Ce séminaire s'inscrit dans une série de trois modules. Ils permettent d'élaborer une vision d'ensemble d'une future Économie à Valeurs Ajoutées Humaines qui place l'être humain en son centre et s'organise pour le servir plutôt que pour l'asservir.
Remontant aux causes des causes et aux phénomènes primordiaux de l'économie, chacun pourra trouver son lien avec une économie réelle qui, lorsqu'elle est libérée de la spéculation, est humaine. Aucune formation préalable n’est requise.
Thèmes des deux autres modules:
> Solutions monétaires pour une Europe en crise (Juillet 2017)
> Un système Monétaire International pour l'Économie Réelle (printemps 2017)
Séminaire ouvert aux débutants comme aux économistes qui souhaitent explorer des formes entièrement nouvelles.
Renseignements et inscription :
Liste d'articles liés au thème du travail qui n'est pas marchandise :
> 12 Le travail humain n'est pas une marchandise - (2012) Mouvement pour la triarticulation sociale