Notre époque est marquée par le dualisme et la fragmentation. Entre autres, on sépare en général la question de la connaissance de celle de l’agir. Mais comment trouver sens et motivation pour l’action, si elle ne peut pas s’éclairer par un savoir reposant sur de vrais fondements ? Ceux qui ressentent qu’une telle division est profondément erronée pourront trouver un fort intérêt à l’approche de Rudolf Steiner, dont plusieurs ouvrages fondamentaux sont consacrés à ces enjeux. Voici une présentation très synthétique (et donc très simplifiée) de plusieurs idées centrales de sa théorie de la connaissance, ainsi que de quelques éléments de sa conception de la liberté.
L’approche de Rudolf Steiner s’inscrit dans les efforts développés par une série de philosophes, de Platon à Fichte, en passant par Aristote, Spinoza et bien d’autres.
Avant de venir à cette approche, notons que plus d’un pourrait considérer qu’elle survalorise le domaine des seules idées, de la pensée purement conceptuelle. Ce serait néanmoins une erreur, comme cela ressort notamment de ces lignes de l’auteur de La philosophie de la liberté : « Aucune activité de l’âme humaine ne peut être aussi facilement méconnue que le penser. Le vouloir, le ressentir réchauffent (…) même lorsqu’on ne fait que revivre après coup leur état originel. Le penser ne laisse que trop facilement froid, dans cette expérience vécue par après ; il semble dessécher l’âme. Mais ce n’est précisément que la manifestation fortement sensible de l’ombre de sa réalité tissée de lumière, qui plonge avec chaleur dans les phénomènes du monde. Cette plongée se produit avec une force qui s’écoule dans l’activité même du penser et qui est une force d’amour sous forme spirituelle.[1] »
Un fondement vital
Steiner part de la question de savoir si une vraie connaissance est possible.[2] Comme évoqué, la pensée contemporaine a tendance à ignorer l’importance de cette question, en la dissociant notamment de celle d’un agir bénéfique. Mais comment un agir pourrait-il être bénéfique, s’il n’est pas fondé sur une connaissance de la nature des réalités sur lesquelles il porte ? Comment soigner un malade sans comprendre la nature de sa personne et celle de sa maladie ? Comment contribuer à l’harmonisation d’une société, si l’on n’a pas une vraie compréhension d’une part de celle-ci au moins ?
Un phénomène tout particulier
L’activité par laquelle on tente de connaître est manifestement la pensée. Les phénomènes perçus par les sens sont bien sûr eux aussi essentiels, mais pour pouvoir se faire quelque idée que ce soit à leur sujet, il faut bien recourir à l’activité pensante ; de sorte qu’il s’agit d’abord de tenter de juger des capacités de celle-ci. Ainsi, Steiner débute son approche par une observation de la pensée.[3] Il faudrait en fait plutôt dire du penser (das Denken), terme indiquant qu’il s’agit ici de la réflexion en tant qu’activité pleinement consciente, à laquelle le sujet pensant participe totalement.[4] Du point de vue de ce philosophe, lorsque cette activité est effectivement développée de cette manière tout à fait consciente et dynamique, elle se présente comme un phénomène capable de se connaître pleinement lui-même, du moins progressivement.
Pour comprendre ce dont il s’agit, il convient de comparer le penser avec nos autres expériences : perceptions des sens, sentiments, imagination… Si l’on aborde ces expériences en elles-mêmes, donc justement sans les concepts et idées que le penser leur associe, elles se présentent sans rapports, lois ou déterminations ; ainsi, on ignore d’abord ce qui, en elles, est cause et effet, réel ou illusoire, essentiel ou secondaire…[5] Le monde apparaît alors « comme une simple juxtaposition dans l’espace et une succession dans le temps, un agrégat d’éléments isolés et sans liens entre eux.[6] » Couleurs, sons et autres sensations, sentiments, mouvements de la volonté, rêves, etc., sans relations entre ces différents éléments. Mais dans la pensée conceptuelle, on trouve justement quelque chose qui semble correspondre à ce qui manque aux autres phénomènes ; en effet, l’activité pensante s’avère précisément être une productrice de rapports, de déterminations conformes à des lois.[7] P. ex. le rapport de causalité, le rapport de différence, le rapport entre tout et partie… (Que ces contenus puissent ou non correspondre effectivement aux vraies relations entre les choses qui se trouvent en-dehors du penser, cette question n’intervient pas encore à ce stade). Ce fait de consister en rapports, en déterminations, c’est en particulier cela qui implique cette clarté des éléments du penser. Prenons p. ex. l’idée de causalité. Ne suffit-il pas de nous demander ce qu’est une cause pour penser aussitôt : « Ce qui produit un effet » ? L’idée de cause nous mène donc, par elle-même, à celle d’effet. Steiner observe ainsi que « Je n’ai qu’à maintenir les pensées dans la forme sous laquelle elles se présentent dans l’expérience immédiate, et elles apparaissent déjà en tant que déterminations conformes à des lois.[8] » On peut faire des observations du même type avec une série d’autres idées : qu’est-ce que le tout ? L’ensemble des parties. Là aussi, l’idée de tout nous mène, par son seul contenu, à celle de partie – et vice versa. Idem avec l’existant et le néant, le nécessaire et le contingent, la puissance et l’acte, etc.
Les idées mathématiques se prêtent particulièrement bien à observer ce dont il s’agit ici. Dans une simple multiplication p. ex., si elle est pensée de manière vraiment active, on peut observer comme chaque unité ou ensemble d’unités intervenant est saisi avec clarté, tout comme le sont les rapports qu’on établit entre ces ensembles ; p. ex., deux ensembles de 4 unités chacun, qu’on met dans une relation de multiplication ; un tel exemple se prête bien à faire apparaître la différence entre un penser en tant que vraie activité et une démarche plus passive ou simplement reproductrice ; on peut en effet simplement mémoriser, comme lorsqu’on apprend les tables de multiplication, que 4 x 4 = 16 ; mais on peut aussi vérifier le calcul par soi-même, en additionnant réellement 4 ensembles de 4 unités ; dans ce cas-là, aussi simple soit-il, on a déjà accompli un processus en pleine conscience, auquel le moi pensant participe entièrement.
Une base transparente
Ces observations ont visiblement plusieurs implications de grande importance. Tout d’abord, elles signifient que, avec le penser, on dispose d’un domaine qu’il est possible de connaître petit à petit en toute clarté, à partir duquel on peut donc espérer pouvoir connaître le reste des phénomènes également ; d’autant plus que le domaine en question constitue précisément une activité productrice de rapports et de déterminations. Dans ce sens, ce fait que le penser se présente visiblement comme étant transparent à lui-même, ce fait contredit manifestement l’idée de Kant qu’aucune chose ne se donne à nous telle qu’elle est en elle-même, de sorte que, pour ce philosophe, nous n’aurions accès qu’à des phénomènes dérivés, jamais à des réalités telles qu’elles sont « en soi ».
Bien sûr, comme évoqué, pouvoir saisir clairement le penser par lui-même ne signifie pas pouvoir saisir l’ensemble de ses possibilités, l’ensemble des concepts et idées qu’il est possible de développer ; ce développement et cette saisie ont naturellement lieu progressivement. Mais de ce qui précède semble bien ressortir que chaque élément du monde des concepts et des idées peut être saisi dans la clarté. C’est du moins ce qui apparaît si l’on se base sur notre expérience du domaine concerné, et non sur des spéculations à son égard.
Avant de nous pencher sur la question de la possibilité de connaître le monde à partir de cette base, donc à partir du penser, il s’agit de s’occuper de la question de la perception, que la philosophie contemporaine considère en général comme une expérience n’ayant en définitive plus rien à voir avec la réalité qui se trouve à son origine (quand une telle réalité est envisagée).
Une illusion fondée sur une illusion ?
Cette idée que la perception ne serait qu’une représentation totalement subjective, et même une forme d’illusion, cette idée se base essentiellement sur le fait que nos sensations sont considérées comme le résultat d’un processus complexe, qui impliquerait qu’il n’est pas possible que ces sensations correspondent à l’objet extérieur qui les a suscitées. Ce processus : réception par les organes des sens – organes qui, d’après la science moderne, ne reçoivent finalement que des ondes ou de l’air en mouvement, et les reçoivent d’une manière propre à eux-mêmes ; puis, transmission par les nerfs ; et enfin, élaboration par le cerveau et recomposition en une unité des diverses sensations reçues. Le tout impliquerait tant de transformations qu’il ne serait pas possible que la sensation reçue par la conscience corresponde à l’objet extérieur perçu.
Ces conceptions ont mené le kantisme à ne plus pouvoir distinguer perception et représentation, à réduire la première à la seconde, de sorte à amener l’être humain à se considérer comme irrémédiablement enfermé en lui-même, en des images du monde qui ne pourraient jamais avoir une vraie relation avec la réalité.
Cependant, comme Steiner le met en évidence, ce raisonnement détruit ses propres fondements. En effet, si nos perceptions n’étaient que des représentations subjectives, il en irait de même des objets de perception que sont, eux aussi, les divers organes évoqués : yeux, oreilles, nerfs, cerveau, etc. Dès lors, il deviendrait impossible de se fonder sur eux pour démontrer la subjectivité des autres perceptions.[9] Ainsi, on ne peut annuler des perceptions (couleurs, sons…) en décrétant que certaines perceptions seulement seraient réelles (ondes et mouvements) ; il s’agit bien plutôt de considérer le monde perçu comme un tout, et de rechercher les rapports se manifestant entre les divers éléments de ce tout.
Le penser peut-il éclairer le reste de l’expérience ?
Venons-en donc à la question de l’application des concepts ou idées au reste de l’expérience. Steiner tente d’éclairer cette question à travers, notamment, une critique d’une idée de Hume concernant le concept central de la causalité. Selon celui-ci, seule l’habitude expliquerait pourquoi nous relions les concepts de cause et d’effet aux phénomènes : à force de voir tel phénomène succéder à tel autre, nous finirions par établir un rapport de causalité entre les deux. La critique de Steiner : si, lorsque nous sortons de chez nous, nous rencontrons jour après jour les mêmes personnes, nous nous attendrons en effet à les rencontrer à nouveau ; mais nous n’aurions pas l’idée de penser que le fait que nous soyons sorti soit la cause du fait que ces personnes, elles aussi, soient dehors.[10] [11] Comme le souligne Steiner, cette critique fait apparaître que ce n’est pas pour des raisons arbitraires, que nous relions idées et phénomènes, mais du fait de la signification intrinsèques de ces derniers[12].[13]
Autre manière d’aborder les choses, en rapport là aussi avec le concept de la causalité : malgré les réflexions qui précèdent, beaucoup objecteront que, quoiqu’il en soit, nous relions ce concept à des phénomènes sans pour autant percevoir, de façon directe ou intérieure, de quelle façon les uns agiraient sur les autres. Mais on peut répondre ceci : il y a des cas simples où cette perception directe et intérieure a bien lieu. P. ex., quand on a peur des chiens suite à une morsure de l’un d’eux : on peut alors observer, en l’âme, comme le souvenir de l’événement de la morsure, réveillé par la vue d’un chien, cause la peur ; c’est donc en pleine connaissance de cause qu’on relie ici l’idée de cause au phénomène du souvenir, et l’idée d’effet au phénomène de la peur.
Il semble donc bien que la pensée n’impose pas des rapports subjectifs aux choses, mais que, quand elle parvient à établir des relations d’une manière juste, elle fait alors apparaître les relations qui, indépendamment d’elle-même, s’avèrent exister entre les phénomènes.
Bien sûr, la complexité du domaine de l’expérience entraîne qu’il est bien difficile de former des idées qui embrassent toutes les facettes d’un phénomène perçu. Mais cela n’empêche pas de multiplier les observations et les points de vue et, ainsi, d’enrichir petit à petit l’idée du phénomène concerné.
On doute aussi bien souvent de la capacité du penser à saisir le monde vivant, doute très compréhensible, du fait des tendances réductionnistes de la science moderne. Au bas de ce texte, un lien mène à un article abordant l’approche de la plante par Goethe, chercheur qui fait tout particulièrement bien apparaître à quel point la pensée peut devenir vivante et plastique, de sorte à pouvoir suivre les êtres organiques dans leurs constantes métamorphoses et évolutions. De plus, ce qui précède met déjà en valeur la possibilité de saisir par le penser une expérience vivante au moins, déjà : celle du penser lui-même, ou du soi pensant, qui s’avère pouvoir s’observer et se penser lui-même, comme cela apparaît dans ces développements. À l’instar de l’essence des êtres organiques en évolution, le phénomène du penser apparaît comme recélant des potentialités sans doute illimitées, du fait des innombrables combinaisons possibles entre les concepts et idées ; mais les concepts qui, dans les présents développements, sont attribués au penser, ces concepts ne contredisent en rien ces potentialités. Ce qui fait notamment apparaître que conceptualiser ne revient pas forcément à figer ou à réduire.
Un empirisme conséquent
Autre façon encore de présenter les choses : il semble bien que si elles sont complètes et ont été reliées rigoureusement, la perception et l’idée nous donnent l’ensemble d’une chose que nous cherchons à connaître.[14] Ainsi, selon le point de vue présenté ici : idée et perception apparaissent comme les deux versants d’une réalité donnée. Selon Rudolf Steiner, le fait que ces deux phénomènes nous parviennent séparément ne tient pas aux choses elles-mêmes, mais à nos propres facultés de connaissance, à notre propre organisation ; organisation qui divise la réalité, et fait ainsi que celle-ci s’exprime à nous par deux voies : la perception et l’idée. Dans ce sens, la pensée apparaît comme ce qui relie les deux, dans l’acte de connaissance.[15]
Cette manière de voir les choses est difficile à concevoir pour nous, qui vivons dans une culture où ce qui émane de la pensée est considéré comme uniquement subjectif ; ou en tout cas comme ne pouvant pas avoir de contenu en soi-même, mais comme pouvant, au mieux, constituer un reflet de la chose extérieure, de la chose perçue. Chose perçue qui, de ce point de vue, formerait la totalité de la réalité. Mais de ce qui précède semble ressortir qu’à travers la pensée et ses idées, c’est aussi la réalité qui nous parle, lorsque ces idées sont développées sur base d’une juste observation. Ainsi, Steiner écrit : « Kant ne cherche la réalité que dans la perception extérieure et ne se doute absolument pas que cette deuxième partie de la réalité se trouve précisément dans ce que nous portons en nous.[16] »
D’une réflexion sérieuse sur tout cela, il semble même qu’il ressorte ceci : se limiter aux concepts et aux perceptions, cela correspond en fait à ce que devrait être toute approche vraiment scientifique ; c’est-à-dire, à une approche qui se centre sur l’expérience – mais l’expérience conçue de façon complète, c’est-à-dire en y intégrant la pensée notamment. En effet, dès qu’on ajoute quelque chose à ces deux pôles – idée et perception –, on entre en fait dans le domaine de la spéculation, dans le fait de poser quelque chose en-dehors du domaine de l’expérience, d’ajouter à ce domaine quelque chose qui ne se donne pas à nous.
Une essence immatérielle indépendante
Outre ce qui concerne la connaissance, les développements qui précèdent ont d’autres conséquences très importantes également. L’une de celle-ci est que le penser apparaît comme une essence immatérielle autonome. En effet, comme nous l’avons vu, le penseur passe d’une idée à l’autre en fonction du contenu de ces idées uniquement ; ceci signifie visiblement que les causes des actes de penser se trouvent dans le penser lui-même, non dans l’organe physique qu’est le cerveau, ni dans une autre réalité qui se trouverait au-delà du penser et en serait la vraie origine.[17]
À l’égard d’une telle approche, des obstacles se présentent d’abord à la plupart d’entre nous. Le premier est sans doute le préjugé que la pensée n’aurait aucune réalité. Bien sûr qu’il est possible de penser des choses qui n’ont aucune réalité ; mais le fait, le phénomène lui-même du penser ne peut pas être nié ; il constitue dans ce sens un élément de l’expérience. De sorte que si l’on constate que les différentes étapes de cette activité ne se développent chaque fois qu’en fonction de ses contenus propres, qu’en fonction des contenus qui se trouvent en cette activité-même, cela devrait bel et bien impliquer l’autonomie du penser au niveau de son être, de sa réalité, et pas du tout seulement à un niveau qui ne serait « que logique ».
Penser et liberté
L’observation selon laquelle le penseur sait pourquoi il passe d’une idée à l’autre, cette observation implique aussi que le sujet pensant peut se déployer par lui-même, dans le domaine des concepts, sans être dirigé par des causes indépendantes de sa conscience ; cette observation contribue fortement à fonder l’idée de la liberté (que Steiner développe encore bien davantage) ; en effet, la possibilité de connaître pleinement nos pensées implique aussi celle de connaitre pleinement nos idées d’action ou idéaux – qui sont une forme particulière de pensées. Ce qui permet certainement d’espérer pouvoir agir toujours plus en connaissance de cause, et d’espérer pouvoir développer, à mesure qu’on progresse dans la compréhension du monde et de soi, une action toujours plus libre.[18]
Daniel Zink
Sur l’approche goethéenne de la nature : voir p. ex. Au cœur de la plante, une idée vivante ?
Pour une approche approfondie et de grande qualité des conceptions et découvertes de Steiner et Goethe dans le domaine de la connaissance, ainsi que pour une mise en relation de ces conceptions et découvertes avec les développements les plus récents des sciences contemporaines, nous conseillons fortement cet excellent livre de Peter Heusser : Les fondements scientifiques de l’anthroposophie, Aethera, 2019. Heusser est docteur en médecine et a été, de 2009 à 2016, titulaire de la de la chaire Gerhard Kienle de théorie médicale, médecine intégrative et anthroposophique de l'université de Witten/Herdecke, ainsi que directeur de l'Institut de médecine intégrative de cette université. La chaire mentionnée a justement été fondée sur base de la thèse de doctorat de Heusser (soutenue en 2009), avant d’être confiée à ce dernier. C’est aussi cette thèse qui a fourni la première version du livre indiqué.
[1] Steiner, R., La philosophie de la liberté [1893], Novalis, 1993, p. 143.
[2] Ibid., p. 17.
[3] Voir notamment : Steiner, R., Vérité et science [1892], Éditions Anthroposophiques Romandes, 1982, p. 64 sqq.
[4] Ibid., p. 58.
[5] Ibid., p. 96.
[6] Ibid.
[7] Steiner, R., Une théorie de la connaissance chez Goethe [1886], Éditions Anthroposophiques Romandes, 2000, p. 47 sq.
[8] Ibid.
[9] Voir notamment Vérité et science, op. cit. p. 45 sqq.
[10] À moins que des faits bien déterminés nous amènent à penser cela, mais alors, il s’agirait d’autre chose que la simple succession des événements dans le temps.
[11] Vérité et science, p. 76. Ainsi, selon Steiner, « Le rapport causal entre a et b ne pourrait jamais être connu si la pensée n’était pas en mesure de créer le concept de causalité. Mais pour pouvoir, dans le cas considéré, connaître a comme cause et b comme effet, il est nécessaire que tous deux correspondent à ce qu’on entend par cause et par effet. »
[12] Ibid.
[13] On pourrait faire des observations analogues par rapport à d’autres idées que celle de causalité : p. ex., pour reprendre les concepts de tout et de partie, ce n’est pas le simple fait qu’un phénomène particulier apparait régulièrement en lien avec un autre phénomène, qui se présente comme un tout complexe, que nous considérerons le premier comme une partie de ce tout ; p. ex., nous ne considérerions pas les vêtements de quelqu’un comme des organes du corps de cette personne.
[14] Vérité et science, op. cit., 79 sq.
[15] Ibid.
[16] Steiner, R., La philosophie de Thomas d’Aquin, Paris, Triades, 1980, cité dans Palmer, O., Rudolf Steiner s’exprime sur sa philosophie de la liberté [1984], Novalis, 1993, p. 55.
[17] Steiner, R., La philosophie de la liberté, op. cit., p. 48 sq.
[18] Voir Steiner, R., Vérité et science [1892], Éditions Anthroposophiques Romandes, 1982, p. 107.